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Les essais de Marion
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Les essais de Marion
18 février 2009

Maé, mon bébé, mon ange

Mon dernier message date du 13 novembre, 2 jours plus tard on me transférait un embryon à la suite de notre Fiv Icsi, quelques semaines plus tard j'apprenais avec bonheur que j'étais enceinte de mon 3ème enfant, mais le bonheur fut de courte durée ... Voici l'histoire de mon bébé ...

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Maé, mon bébé, mon ange …

Tes frères commencent à être ‘grands’ , l‘envie d‘un ’petit troisième’  est de plus en plus présente. Oui mais, rien n’est facile ici, après de longs mois d’attente, deux petites bandes roses m’annonce que tu t’es enfin installé dans mon bidon.

Dès ce jour, je t’aime, je protège ce petit ventre qui s’arrondit et dans lequel tu as élu domicile, je t’aime tellement déjà, ton papa aussi.

L’envie de le crier sur tous les toits est déjà là, on s’était promis d’attendre mais nous débordons de bonheur, il faut que nous en donnions un peu.

Les plus proches sont au courant rapidement, ton papi pleure, je crois que c’est la 1ère fois que je le vois pleurer, tes mamies sont très heureuse, tout le monde t’aime déjà.

Lola, ta cousine est née le jour où tu as été conçu, le 13 novembre 2008. Quelle coïncidence, vous aurez à peine 9 mois d’écart, vous serez proche, on en est tous sûr.

21 décembre, notre 1ère rencontre avec toi, notre bébé, tu es beau, on devine ta tête, on voit ton petit cœur, mais surtout on l’entend, instant magique, tu es là, cette fois j’en suis sûre, tu ne mesures que 7mm mais tu as déjà tellement changer notre vie.

Nous pouvons maintenant l’annoncer à tout le monde, de toute façon, je ne peux déjà plus te cacher, tu as fais ta place et ça se voit ! Tes frères comprennent à leur façon que tu es dans mon ventre, ils y font attention, Tom te fait souvent ’coucou’, Noa te caresse, t’embrasse, te fais de longs câlins.

Tu fais déjà parti de notre vie, nous avons tellement de projets avec nos 3 enfants.

Le 5 janvier, c’est notre 2ème rencontre avec toi, nous sommes si heureux de te revoir encore 1 fois, tu es là, beau comme toujours, cette fois nous voyons bien tes bras, tes jambes, ton petit cœur bat toujours aussi bien, qu’est-ce que ça fait du bien de l’entendre.

Je rêve beaucoup de toi, de la place que tu te fais, de mon ventre qui s’arrondit, bizarrement je ne rêve jamais de toi dans mes bras, tu es toujours dans mon ventre. Je ferais quelques cauchemars aussi, mais je les range bien loin, tu es là, je suis heureuse.

Puis ô miracle, tu bouges, quelques vagues à l’intérieur de mon ventre, des petites ailes de papillons, quelle douceur, je te sens bouger, c’est tôt, je ne m’y attendais pas, mais je sais que c’est toi, je reconnaitrai ces mouvements entre mille.

Tout le monde t’attend avec impatience, tout le monde t’aime déjà, et moi encore plus.

Le 26 janvier, nous allons à la 1ère ‘vraie‘ échographie, je sais que cette fois, nous allons te voir très bien, nous décidons donc d’emmener tes frères qui sont aussi impatients que nous de voir ‘le bébé de maman à la télé’. Euphoriques dans la salle d’attente, je suis avec mes 3 enfants, leur papa, que demander de plus ?

Je m’installe, tes frères sont assis sur papa, ils ne bougent pas, ils attendent impatiemment. Le médecin pose la sonde sur mon ventre, ton papa leur dit de te regarder, mais on ne voit pas bien, je leur dit qu’il faut attendre un peu, qu’on verra mieux après, mais non, nous ne verrons jamais mieux. Je me souviendrais toujours des mots du médecin ‘il a un problème ce bébé’, je ne comprend pas bien ce qui se passe, ton papa et tes frères non plus, la seconde phrase m’anéanti ‘son cœur ne bat plus’ …

J’explique tant bien que mal à tes frères que tu es très malade et qu’il faut qu’ils sortent avec papa pour que je parle avec le docteur, puis je m’effondre, je réalise alors que c’est de toi dont parlait ce médecin, toi mon bébé que j’aime déjà depuis le début, depuis 2 mois ½ … ton petit cœur s’est arrêté il y a tout juste 2 jours, l’image n’était pas nette car tu es empli d’œdèmes, le médecin ne comprend pas, elle ne sait pas ce qui a pu se passer. Elle me parle alors de médicaments, de curetage, de te faire sortir de mon ventre, je ne peux pas, je ne sais pas, c’est trop tôt, tu es là, je le sais, je le sens, je t’aime tellement … On me donne RDV pour le « curetage », quel mot terrible, je n’ai pas eu le temps de réaliser que déjà on programme ta sortie. Le lendemain je prendrai des médicaments qui sont censés t’aider à sortir de ton nid douillet. Et je refuserais ce « curetage ». J’avais prévu une naissance douce pour toi, dans la chaleur de notre foyer, alors je ferais le maximum pour que tu sortes le plus doucement possible.

Les jours suivant seront les plus durs de ma vie, je ne réalise pas vraiment ce qui se passe, tu es toujours là, mais tu ne bouges plus, malgré tout je suis toujours enceinte, mon gros ventre est toujours là, les nausées aussi, mais au fond de moi je sais que tu ne viendras jamais, c’est dur, je te pleure, continuellement, je ne vis plus, je survis.

Tes frères resteront très peu avec moi durant ces longs jours, je ne peux pas, je n’y arrive pas, ton papa m’épaule beaucoup, il est aussi malheureux que moi mais son soutien m’est indispensable, c’est le seul qui comprend.

Nous sommes jeudi et tu es toujours là, j’ai droit à une nouvelle prise de médicaments. Est-ce toi qui désir rester au chaud ou moi qui veux encore te garder, je ne sais pas. Mais je suis partagée, par l’envie que tu sortes vite, que je puisse faire mon deuil de toi mon bébé, et l’envie de ta garder au chaud, d’être encore enceinte … ces sentiments sont durs à comprendre. Personne ne me comprend, ils pensent tous que je devrais me résoudre à ce curetage, que ce serait plus facile. Mais non, j’ai besoin de « te faire naitre », de laisser mon corps faire les choses, et de prendre le temps qu’il faut pour te dire au revoir … même si je sais que les jours me sont comptés.

Le vendredi je commence à sentir que quelque chose se passe, mais c’est léger, je décide malgré tout d’aller à la maternité, endroit où je n’aurais pas aimé que tu naisses mais les choses sont différentes. Le personnel est très gentil, doux, ça me fait du bien, ma douleur est prise en compte. Mais en fait rien n’a bougé, ce col qui m’a déjà posé problème pour la naissance de tes frères reste bloqué. On croise dans le couloir une connaissance, elle est infirmière, elle « sait » donc qu’il faut que je fasse un curetage, je ne lui répondrai même pas, comment peut elle savoir, tu es mon bébé, pas le sien.

La journée finira comme elle à commencé, avec toi, je te parle, te caresse, t’explique ce qui va se passer bientôt, et essaie de mon convaincre qu’il faut que je te laisse sortir, mais c’est dur, j’aimerais encore te garder où tu es …

Je suis réveillée le samedi par des contractions, je sais maintenant que ta sortie est proche, mais je ne me sens pas prête, je profite des moments de calme pour te caresser encore et toujours, te dire que je t’aime, que je ne t’oublierais jamais, mais une autre est déjà là, toutes les deux minutes, je ne m’attendais pas à ça, je ne sais pas bien ce qui va se passer, on retourne à la maternité, rien n’a bougé, j’en veux à mon corps de ne pas savoir faire ça. On retourne voir tes frères qui sont chez mamie, il faut que je leur dise que bientôt tu vas t’en aller, que tu vas quitter mon ventre, ils ne comprennent pas, pour eux tu es toujours là, ils te font toujours des bisous et des câlins.

Les contractions sont violentes, je n’en reviens pas, je me retrouve à 4 pattes toutes les 2 minutes, je pleure de douleur et de tristesse, je suis sure que cette fois je ne pourrais plus faire marche arrière, tu vas sortir, tu vas t’envoler, devenir mon ange … c’est dur, je ne suis toujours pas prête, mais le serais-je un jour ? Puis d’un seul coup une sensation physique bizarre, je ne sais pas ce que c’est mais je sais que je ne dois pas rester là, mon instinct me dit de partir, d’aller à la maternité, nous partons de suite, j’ai trop peur de te perdre ici, devant tes frères, ta mamie. A peine en voiture les contractions s’arrêtent, mon corps fait encore des siennes, mais on y va.

Mon instinct était bon, ta sortie est proche, la SF le confirme, je suis à la fois soulagée et angoissée, je ne sais pas ce qui va se passer, mais il parait que ça ne devrait pas tarder et qu’il serait mieux que je reste là, je me sens à la fois mal dans cet endroit, mais en même temps je ne me sens pas de rester à la maison. L’après-midi se passe et les contractions sont parties, on me transfère dans une chambre, selon eux c’est trop risqué que je sorte, mais je ne veux pas rester là, je me sens mal, un médecin vient, me rempli la décharge pour que je sorte, puis une contractions violente arrive et je me met à perdre beaucoup de sang, dans ce sang il y a un « truc » bizarre, je ne sais pas ce que c’est, on me dira que ce sont les « membranes », je décide donc de rester, je perd toujours beaucoup de sang, ton papa a peur, je le rassure comme je peux mais ce n’est pas facile, il reste avec moi, j’en ai besoin, puis il part, à peine sorti il me manque déjà, j’ai besoin de lui, je finirai par m’assoupir, pour me réveiller très souvent.

Dimanche 1er février, une belle journée, il y a du soleil, les contractions reviennent doucement, je te parle, te dit que c’est une belle journée pour rejoindre les étoiles, que je suis enfin prête à te laisser partir, ton papa est là, tu peux y aller mon ange, nous sommes à deux, nous sommes fort pour affronter la suite.
Mais tu es bien accroché, tu dois te plaire où tu es, le médecin vient, il fait ce qu’il peut pour t’aider à sortir, et décide de me donner un autre médicament qui selon lui fera plus d’effet, on verra, il est 10h30.

11h00, une contraction plus forte, je sens que quelque chose se passe, je me lève et vais aux toilettes, je sens que c’est différent des autres fois, la douleur se stoppe nette, je n’ose pas me lever, mais je m’y résoud, et tu es là.

Mon si petit bébé, mon si beau bébé, tu es si petit mais tu as déjà tout, je ne savais pas à quoi tu ressemblerais, mais tu es un vrai bébé mon ange, tes bras et tes jambes sont si petits mais si présents, je ne peux m’empêcher de te regarder, on me dit que je ne devrais pas mais je ne peux pas, tu es mon bébé, j’ai besoin de te voir, je sais que je ne te verrais plus ensuite, tu es si beau mon ange …

Tout n’est pas fini, le placenta reste accroché, mais ce n’est plus ton histoire mon ange, c’est la mienne cette fois.

Je pensais naïvement qu’une fois que tu te serrais envolé, je me sentirais mieux, mais je me sens si vide, si inutile, je n’ai pas su te protéger comme je l’aurais du …

Maé, ton passage dans notre vie fut court, mais tu nous a apporté tant de choses, le bonheur d’être à nouveau parents, tu resteras à jamais notre 3ème enfant, cette épreuve nous a aussi permit, à ton papa et à moi, de nous rapprocher, et rien que pour ça je ne te remercierai jamais assez d’être venu dans nos vie. Tu as une place importante dans le cœur de toute notre famille, tout le monde t’aimais, et t’aimera toujours.

Tes frères me parlent souvent de toi, ils pensent à toi, ils me disent que tu vis dans les étoiles, et j’ai envie d’y croire, de croire que tu es bien où tu es mon ange. Ils te font coucou le soir. Noa me dit souvent qu’un jour il ira te chercher …

Je pense à toi chaque minute, tu es encore tellement présent, tu me manques tant mon bébé, je t’aime.

Ces lignes sont longues et courtes à la fois, je pourrais t’écrire des pages entières pour te dire à quel point je t’aime et tu me manques …

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Commentaires
G
Oh que c'est injuste... Nous n'avons pas discuté de ta petite Mae lors de nos rencontres et j'en suis triste. Si tu veux m'en parler, n'hésite pas, je t'écouterais et on la fera exister. Une de mes plus chère amie est aussi une "Mamange" et je sais donc que c'est important de reconnaitre la pleine existance de ton enfant. Tu sais, il pourrait être sympa de lui écrire un mot, que ses frères lui fassent un "dessin " ou mettent sur papier leurs empreintes et accrocher tout cela à des ballons. Réunis, vous lacheriez ses ballons qui s'envoleront dans le ciel...<br /> Je t'embrasse très très fort
M
merci ! <br /> <br /> je sais que le temps fera son oeuvre, mais pour l'instant c'est encore dur, je n'arrive pas à m'imaginer un futur sans ce bébé, mais ça viendra, j'ai envie d'y croire.
S
Marion, je suis en larme en lisant ton récit! quelle épreuve, quelle injustice! tu as bien fait d'écrire votre histoire, de te parler à ton ange, ça t'aidera à faire le deuil. mon histoire est différente puisque mon ange, le jumeau de ma 3°, s'est envolé plus tôt, à 6SA, mais le fait d'écrire m'a aidé.<br /> les semaines, les mois qui viennent vont être difficile à vivre, je t'envoie beaucoup de courage pour les surmonter. <br /> tu n'oublieras jamais ce qui s'est passé, mais la douleur s'atténuera un jour, et que tu penseras à ton ange, tu n'auras plus aussi mal.<br /> si tu veux en parler, n'hésites pas surtout tu à mon msn.<br /> je t'embrasse fort. <br /> Sandra.
L
ma pauvre chérie, ce que tu écris me boulverse au plus haut point... j'ai ressenti la même chose que toi,lorsque cela nous est arrivé...<br /> je sais que c'est dur, mais je sais aussi que tu te relèveras, que tu auras d'autres enfants. certes ils ne remplaceront pas ton petit Maé, mais ils t'apporteront autant de joie.<br /> tu sais où me joindre si as besoin de parler.<br /> je t'embrasse tendrement
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